đ„ Uneima « La simplicitĂ© est parfois la chose la plus forte dâune chanson. »
Il y a des chansons qui nous mĂšnent si naturellement sur des chemins esthĂ©tiques essentiels qu’au moment de leur dĂ©couverte, on se doute instantanĂ©ment qu’elles accompagneront pour un bout de temps nos Ă©coutes. Chez Piste 1, on est convaincu qu’Uneima Ă©crit de ces chansons-lĂ . Des pistes qui prennent sobrement le temps d’infuser leurs charmes familiers pour mieux nous saisir, chaque jour un peu plus. Un soir d’octobre Ă Paris, dans un dernier bar qui devait se trouver Ă Ă©quidistance entre une Ă©tendue aquatique mĂ©diterranĂ©enne et un parcours citadin quotidien, nous avons posĂ© Ă Uneima quelques questions Ă propos de son prĂ©cieux premier album Bel-Air, paru en dĂ©but d’Ă©tĂ© dernier.
Salut Uneima, câest un plaisir de te rencontrer pour parler de ton premier album. Au niveau de lâinstrumentation, ce quâon remarque dâores et dĂ©jĂ en Ă©coutant Bel-Air ce sont des ambiances aĂ©riennes amĂ©ricaines ou britanniques, parfois mĂȘme lĂ©gĂšrement dream pop, Ă la Beach House par exemple. Quâen penses-tu ?
Oui, la scĂšne amĂ©ricaine est une source d’inspiration importante pour moi. Dans mes rĂ©fĂ©rences il y a pas mal dâalbums de Beach House et de Real Estate aussi. Je suis vraiment dingue de ce dernier groupe. Une annĂ©e Spotify m’a indiquĂ© que je l’avais Ă©coutĂ© 160 heures dans l’annĂ©e !
Sur Bel-Air je voulais faire faire de la guitare l’instrument principal, contrairement Ă mon premier EP Les Nuits Blondes sur lequel j’avais utilisĂ© le vieux synthĂ©tiseur de mon pĂšre. La guitare est mon instrument de prĂ©dilection. Pendant huit, dix ans, j’ai Ă©tĂ© uniquement guitariste, je ne chantais jamais. De ce point de vue, la scĂšne dream pop, trĂšs axĂ©e sur les guitares et les nappes synthĂ©tiques, mâa beaucoup influencĂ©.
Le « parlĂ©-chantĂ© » et son cĂŽtĂ© âromantique punkâ, dans cette maniĂšre Ă la fois trĂšs douce et abrupte de placer tes paroles sur la musique, nous a parfois fait penser Ă un chanteur comme Daniel Darc. Comment as-tu construit l’association de la voix avec la musique ?
DĂ©jĂ , ça fait trĂšs plaisir comme comparaison, câest trĂšs flatteur !
J’ai travaillĂ© avec Baptiste Leroy, un pote ingĂ©nieur du son qui m’a aidĂ© Ă produire l’album. On a cherchĂ© Ă ne pas trop trafiquer la voix, Ă la laisser assez naturelle. On a dâailleurs gardĂ© les prises que jâavais enregistrĂ©es chez moi. CâĂ©tait parfois laborieux de bosser avec ces prises mais il trouvait ça intĂ©ressant, et ça a participĂ© Ă ce cĂŽtĂ© un peu brut que j’avais aussi sur mon premier EP.
Pour Bel-Air jâai commencĂ© par la guitare et la base rythmique. Jâai un carnet dans lequel je note rĂ©guliĂšrement des bouts de textes. Ensuite je me mettais devant mon micro avec mon carnet et je les chantais en une ou deux prises pour que ça colle au morceau. Puis je n’y touchais plus.
Mais concernant le parlĂ©-chantĂ©, câest presque par dĂ©faut. Les chants mĂ©lodieux, ça viendra peut-ĂȘtre un jour !
Sur Bel-Air je voulais faire faire de la guitare l’instrument principal, contrairement Ă mon premier EP sur lequel j’avais utilisĂ© le vieux synthĂ©tiseur de mon pĂšre.

Tu aimerais bien un jour chanter toutes tes paroles ou tu te vois continuer avec cette « signature » du parlĂ©-chantĂ© ?
Il y a des artistes qui font les deux comme rĂ©cemment Arnaud Fleurent-Didier ou Chevalrex, jâaimerais vraiment ĂȘtre capable de faire ça. Mais je suis assez content de l’identitĂ© musicale « parlĂ©-chantĂ© », je me sens Ă l’aise avec ça, j’ai envie de continuer Ă construire autour de ça.
AprĂšs, câest vrai que câest souvent quitte ou double. Quand j’envoyais des mails Ă tout un tas de blogs ou mĂ©dias avant la sortie, il y en a beaucoup qui mâont rĂ©pondu que les instrus Ă©taient bien mais quâils n’accrochaient pas avec la voix parce quâil n’y avait pas assez de mĂ©lodie.
Pour citer un autre grand nom de la chanson, le parlĂ©-chantĂ© en une prise nous fait aussi penser Ă âLa Fossetteâ, le premier album aujourdâhui adoubĂ© de Dominique A, avec une voix parfois trĂšs brute et mĂȘme parfois dissonante. Il y a donc une place pour ce genre de chant sur la scĂšne française.
Oui et c’est ce que je trouve riche dans la scĂšne française. Sur La Fossette, il y a ce titre magnifique, LâĂ©cho, qui dĂ©crit bien ce dont vous parlez. On a une scĂšne hyper intĂ©ressante et dâailleurs Dominique A a influencĂ© Ă©normĂ©ment dâartistes en prenant ses distances avec la variĂ©tĂ© plus traditionnelle. Miossec – que jâadore – a dâailleurs dĂ©clarĂ© que sans La Fossette il nâaurait peut-ĂȘtre jamais sorti son album Boire !
Ses premiers albums Ă©taient relativement expĂ©rimentaux, moi je suis venu Ă la musique un peu comme ça aussi. C’est toujours quelque chose qui m’a travaillĂ©. Un jour j’ai eu envie de me lancer et de me dire « pourquoi pas moi ? ».
De qui t’es-tu entourĂ© pour tes deux premiers projets ?
Pour l’EP Les Nuits Blondes, j’Ă©tais seul, je ne lâai pas fait Ă©couter et je l’ai sorti d’un coup, en le postant sur une page Facebook avec le nom dâUneima.
Pour Bel-Air, je venais de finir une annĂ©e de mini-tournĂ©e pour la promotion de notre disque avec mon groupe Fiasco quand jâai ressenti lâenvie de mây remettre. Baptiste m’a beaucoup aidĂ©, il a eu une oreille extĂ©rieure, plus technique, et surtout neutre, qui m’a donnĂ©e confiance en moi. Quand lui et des potes ont commencĂ© Ă sây intĂ©resser, ça mâa confortĂ© dans lâidĂ©e dâaller plus loin.
Pour prĂ©parer la sortie jâai pu compter sur In Silico, le label quâon a fondĂ© avec Hadrien, Thibault et Xavier. CâĂ©tait vraiment cool de pouvoir leur soumettre lâintĂ©gralitĂ© du projet et dâavoir leur aide pour gĂ©rer les aspects pratiques.
Ma copine sâest occupĂ©e de toute la partie visuelle, notamment de la pochette qui est une photo d’Italie. Je trouvais ça intĂ©ressant d’avoir une pochette pas forcĂ©ment en lien avec le contenu de l’album. Bel-Air câest le nom d’une station de mĂ©tro dans le 12Ăšme arrondissement de Paris. Jây ai tout composĂ©. Tout est un peu liĂ© au quartier en terme dâenvironnement, mĂȘme sâil y a aussi beaucoup de rĂ©fĂ©rences Ă la mer.
En quoi ce quotidien et cet environnement ont-ils Ă©tĂ© une source d’inspiration ?
J’ai grandi en banlieue parisienne et jâai ensuite habitĂ© Rennes. J’ai toujours voulu vivre Ă Paris, j’avais une fascination pour cette ville. Ăa fait deux ans que j’habite dans le 12Ăšme. Jâai eu un coup de foudre avec mon quartier. Peu aprĂšs lâemmĂ©nagement, je me suis assis Ă mon bureau et j’ai commencĂ© Ă composer mes chansons, câĂ©tait naturel.
La crĂ©ation de l’album a donc Ă©tĂ© trĂšs rapide ?
Non pas vraiment ! Les paroles dĂ©jà ça peut ĂȘtre long parce que j’Ă©cris des bribes dans un carnet et cette phase peut ĂȘtre assez dĂ©connectĂ©e de la composition. Pour la musique, j’ai eu une approche similaire Ă toute cette gĂ©nĂ©ration bedroom pop que j’ai beaucoup Ă©coutĂ©e pendant un moment. Je pense Ă Boy Pablo ou Ă Clairo, tout commence en sâasseyant devant le logiciel avec la guitare : jâenregistrais tout ce que jâavais en tĂȘte, le plus spontanĂ©ment possible. Ca donne une structure et ensuite il y a une longue pĂ©riode oĂč je retravaille les arrangements, les harmonies, etc.
Ăa fait deux ans que j’habite dans le 12Ăšme. Jâai eu un coup de foudre avec mon quartier. Peu aprĂšs lâemmĂ©nagement, je me suis assis Ă mon bureau et j’ai commencĂ© Ă composer mes chansons, câĂ©tait naturel.
Dans tes paroles il y a beaucoup de rĂ©fĂ©rences Ă la lumiĂšre, aux couleurs, Ă la peinture … Pour toi composer une chanson, ce serait comme peindre une toile impressionniste ?
Cette mĂ©taphore me plaĂźt bien. Je n’y avais pas pensĂ© mais maintenant que vous m’en parlez comme ça ! Lâanalogie se ferait effectivement avec la notion des « zones de couleur », par touches, et le cĂŽtĂ© instinctif, instantanĂ©.
Et ce sont bien des photos et des paysages que j’ai en tĂȘte. Dans « La DĂ©fense 2000 », je parle de paysages prĂ©cis. J’ai composĂ© ce titre en hommage Ă une tour d’habitation qui porte ce nom. Je trouvais ça incroyable comme image. Et le plongeoir dont je parle est une rĂ©fĂ©rence Ă un plongeoir vĂ©tuste prĂšs de Saint-Malo.
Dans quel(s) but(s) les paroles sont-elles répétées plusieurs fois de suite dans tes chansons ?
C’est clairement un souhait parce que ce sont des Ă©motions que j’ai envie de transmettre dans les chansons. Ainsi la premiĂšre explication Ă laquelle je pense rejoint le parallĂšle avec la peinture : jây pense comme des motifs. Il y a des thĂ©matiques, des couleurs qui reviennent.
Par ailleurs, il n’y a pas de raisons de se conformer Ă certains codes de la chanson, comme les rimes, etc … En rĂ©sumĂ© c’est plutĂŽt instinctif : l’important est que ça sonne correctement.
Tu prĂ©fĂšres mettre encore une petite distance entre toi et lâauditeur, rester dans le surrĂ©alisme ?
Pour lâinstant je mâabrite, ça me protĂšge forcĂ©ment un peu. Mais en mĂȘme temps, je me sentais confiant au moment de prĂ©senter mon album. L’EP Nuits Blondes je lâavais rĂ©alisĂ© en anonyme. Avec Bel-Air, beaucoup moins. Avec le temps, je serai pleinement Ă lâaise avec tous les aspects je pense.
En parlant des paroles, les chanteurs ne sâentourent que rarement dâauteurs de nos jours ?
Câest pourtant quelque chose que je trouve trĂšs intĂ©ressant. Pendant trĂšs longtemps on voulait que lâartiste soit la figure de proue de toute son Ćuvre. Et il y a aussi eu une Ă©poque, que je nâai pas connue, oĂč les auteurs de chansons Ă©taient valorisĂ©s. Par exemple, Daho nâa pas Ă©crit certaines de ses excellentes chansons. Bashung a aussi souvent chantĂ© des chansons dâautres. Et pour parler de la scĂšne de chanson française actuelle, il y a une artiste que jâaime beaucoup, Halo Maud, dont jâai dĂ©couvert quâelle avait Ă©crit pour Christophe. Je trouve trĂšs intĂ©ressant que des artistes sâentourent dâautres personnes pour leurs paroles, mĂȘme hors de leur sphĂšre.
Le concept de « variĂ©tĂ© » au sens de « musique visant Ă toucher un large public » ne te dĂ©range pas ?
Je ne pense pas en faire partie pour l’instant mais si un jour on associe ma musique Ă de la variĂ©tĂ© je ne serais pas mĂ©content. Câest beaucoup moins classique quâon le pense. Et Chevalrex par exemple mĂȘle les deux avec son style moderne et pop, Ă la fois accessible et travaillĂ©.
La variĂ©tĂ©, câest une scĂšne que je trouve hyper intĂ©ressante, mais jâen suis loin et jâaime garder un cĂŽtĂ© intuitif. La technique peut Ă©craser certaines chansons quâon entend dans ce style.

Il y a une certaine homogĂ©nĂ©itĂ© dans ton album, avec une ambiance lumineuse accompagnĂ©e de rythmiques plutĂŽt lentes, et des mĂȘmes thĂšmes ou phrases qui reviennent. Et puis, lors de la derniĂšre piste (âRue du DĂ©partâ), le rythme sâaccĂ©lĂšre Ă la fin, et la sortie se fait en vitesse. Ăa nous a donnĂ© lâimpression dâun tunnel duquel on sort en courant Ă toute vitesse.
Câest marrant, je nâavais pas vu ça comme ça.
Câest vrai, la fin est effectivement beaucoup plus rythmĂ©e. Je me souviens que câĂ©tait la derniĂšre chanson sur laquelle on travaillait avec Baptiste et on sâest dit que ce serait sympa de faire une chanson qui dure super longtemps. Avec une partie 1 et une partie 2, car je trouve ça fascinant. Finalement il n’y a quâune partie, mais jâen suis trĂšs satisfait.
En fait, on sâest surtout demandĂ© comment sortir cette chanson de lâambiance de toutes les autres. Le parlĂ©-chantĂ©, les guitares, câest bien sympa mais on voulait que quelque chose change par rapport au reste, sinon ça nâavait pas de sens de la mettre sur lâalbum.
Câest aussi une des problĂ©matiques du streaming dâailleurs, les gens ne sont pas forcĂ©ment attentifs Ă lâintĂ©gralitĂ© des projets. Donc on a voulu lui apporter une sorte de valeur ajoutĂ©e, avec une fin Ă la Phoenix, un peu Ă©lectro. Il y a un petit solo saturĂ© façon Strokes aussi, câest un condensĂ© de nos jeunes influences.
DâoĂč cette sensation quâon a eue de percevoir lâimage dâune personne qui erre et qui trouve tout dâun coup une Ă©chappatoire.
Câest vrai que câest lâobjet de la chanson. Je me souviens que ces paroles, je les ai Ă©crites dans les couloirs du mĂ©tro aprĂšs une rupture. Je nâĂ©tais pas loin de la rue du DĂ©part justement, Ă Paris. Je trainais dans ces couloirs et jâavais envie dâĂ©crire Ă la personne. Je ne sortais pas du mĂ©tro parce que je voulais me dĂ©cider sur le fait de lui envoyer un message ou non. Comment gĂ©rer cette situation et, la mĂ©taphore est attendue, comment sortir de ce tunnel ?
Cependant, la sortie du mĂ©tro nâĂ©tait pas aussi chaotique que le laisse suggĂ©rer la fin de la chanson (rires), mĂȘme si câĂ©tait tout de mĂȘme une forme de libĂ©ration.
Je ne pense pas en faire partie mais si un jour on associe ma musique Ă de la variĂ©tĂ© je ne serais pas mĂ©content. Câest beaucoup moins classique quâon le pense.
On est le 27 octobre au soir. Si je te demande de nous parler dâune chanson française ce soir, tu sors laquelle et pourquoi ? Et oui, câest dur et assez salaud !
Câest assez dur, mais en mĂȘme temps je nâai pas envie de dĂ©roger Ă la rĂšgle, alors je pense que ce serait « En vieillissant peut-ĂȘtre » dâArnaud Fleurent-Didier, qui se trouve sur son deuxiĂšme album, Portrait du jeune homme en artiste. Ăa nous parle de son histoire Ă lui, trĂšs probablement, car son Ă©criture est trĂšs souvent autobiographique. Câest une forme de bilan au fil des annĂ©es, sur ce quâil a accompli, sur le fait que sa musique nâa pas trop marchĂ© mais quâil aime toujours ça.
Quâest-ce que ses parents et quâest-ce que les autres vont penser de ce quâil a fait ? Est-ce quâil laissera un hĂ©ritage ou non ? Est-ce quâil va continuer la musique ? Est-ce quâil va dĂ©laisser sa guitare pour un synthĂ©tiseur ? Des questionnements qui sont Ă la fois triviaux mais profonds. Câest une chanson dans laquelle je me suis complĂštement retrouvĂ©. Surtout que lĂ , le 27 octobre, ça fait quatre mois que lâalbum est sorti, et je me suis effectivement demandĂ© il y a pas longtemps ce que je pourrais bien faire de ma vie maintenant.
Quand je me suis lancĂ© dans lâĂ©criture, jâavais un vrai dĂ©sir de laisser quelque chose, pas spĂ©cialement dâĂȘtre une star mais une envie de sortir des beaux disques qui toucheront, quelque part, les personnes. Comme lui jâavais envie dâen toucher le plus possible. A prĂ©sent, peu importe si câest maintenant, ou dans 20 ans, ou jamais.
Dans la chanson « Reproductions », il Ă©crit dâailleurs « J’ai entendu une chanson ce matin Ă la radio. Au dĂ©but c’Ă©tait pas bon, au dĂ©but ça sonnait presque faux. Mais juste aprĂšs le premier refrain, yâa eu ce truc Ă©tonnant. » Et au fur et Ă mesure de la chanson, il en arrive Ă la conclusion que le chanteur nâest pas si mauvais et que câest une chanson dâamour qui le touche. Câest vraiment ce type de chanson que je veux Ă©crire ! Jâai envie que quand on lâĂ©coute, on puisse se dire que ce nâest pas terrible, que câest une Ă©niĂšme chanson dâamour, et puis finalement se dire Ă la fin : « ah, mais quand il le dit ça, je vois trĂšs bien ce dont il veut parler ! ». Ce genre de chose mâest arrivĂ© avec des artistes que jâavais peur d’aimer. Par exemple, je pense Ă Fishbach que je nâaimais pas trop, jusquâĂ ce que ma copine mâincite fortement Ă Ă©couter « Un beau langage ». Quelle claque ça a Ă©tĂ©.
Arnaud Fleurent-Didier lâĂ©crit parfaitement dans « Reproductions », et câest vraiment ça pour moi la variĂ©tĂ© française. Il y a des chansons excellentes et superbes parce que ce sont des grands artistes quâon adore, et il y a des chansons quâon trouve dâabord un peu « connes » un peu « variĂ©toches » et quand on y revient on se dit que, quand mĂȘme, câest assez touchant et pas si mal foutu.
Et quand on grandit on se dit quâon nâavait peut-ĂȘtre pas lâĂąge de les Ă©couter Ă lâĂ©poque, quand nos parents nous les ont passĂ©es. Beaucoup de ces artistes parlent dâailleurs de chansons quâils nâaimaient pas trop quand leurs parents les Ă©coutaient et quâils apprĂ©cient maintenant. Il nây a pas de raison dâĂ©chapper Ă la rĂšgle.
Tu viens dĂ©jĂ de donner des Ă©lĂ©ments de rĂ©ponse, mais qu’est ce qui est important pour toi dans une chanson française/francophone ?
La simplicitĂ© est parfois la chose la plus forte dâune chanson. Beaucoup dâartistes font des chansons magnifiques avec trĂšs peu dâinstruments, des textes qui paraissent trĂšs simples. Pour citer dâautres artistes quâArnaud Fleurent-Didier, je pense Ă « Boulevard des Capucines » ou « Promesses » dâEtienne Daho. Ce type de chansons avec juste une guitare, quelques percussions, conçues de maniĂšre trĂšs personnelle, sans chercher des thĂ©matiques compliquĂ©es, et en ayant pas honte de parler de choses trĂšs intimes.
Donc une chanson française aboutie, câest dâabord une chanson qui te touche Ă tout Ăąge et Ă tout instant, et qui peut te toucher sans que tu tây attendes.
Un grand merci Ă toi Uneima !
Merci Ă vous !
Uneima x Bel-Air x paru le 19 juin 2020 (In Silico Records)

Tracklist :
- L’Ă©treinte
- Version
- La Défense 2000
- Ballade d’Hapsi
- Les roses
- Bel-Air
- Rue du Départ
https://uneima.bandcamp.com/album/bel-air-lp
https://www.facebook.com/uneima
https://www.instagram.com/_uneima/?hl=fr
propos recueillis par Ryme et Simdo
Remerciements Ă uneima
Catégories