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đŸ”„ Thierry Larose « Il y a dans ce disque des rĂ©fĂ©rences Ă  des choses que je n’ai jamais connues et que je ne connaĂźtrai jamais.»

Dans les chansons de Thierry Larose, il y a ce magma crĂ©atif qui coule abruptement mais doucereusement Ă  la surface de nos Ă©coutes et qui regroupe des histoires d’amants perdus, des rĂȘveries d’enfance ou des dĂ©sirs d’escapade romanesque. Sa poĂ©sie s’oxygĂšne dans l’interstice entre des accords aĂ©riens et des riffs spontanĂ©ment dĂ©vastateurs, fait une part belle aux fictions qui mettent les esprits en mouvement. AprĂšs des singles qui avaient chacun retenu notre attention, Thierry a sorti son premier album Cantalou dĂ©but mars. Pour le plus grand plaisir de nos soifs de romance, qui se dĂ©saltĂšrent alors au rythme d’une pop saudade chantonnĂ©e sur les bords du Saint-Laurent.

Nous avons eu le plaisir d’Ă©changer avec Thierry Larose, outre-Atlantique, pour Piste 1, Ă  propos de ce premier disque trĂšs rĂ©ussi qui en appelle assurĂ©ment beaucoup d’autres.


Piste 1 : Salut Thierry. On est trĂšs heureux de pouvoir parler avec toi suite Ă  la sortie de ton premier album Cantalou. On a vu que tu avais pu remonter sur scĂšne rĂ©cemment au QuĂ©bec Ă  l’occasion de la sortie de cet album! Qu’est ce que ça t’a fait ?

Thierry Larose : Oui, effectivement. J’ai bĂ©nĂ©ficiĂ© de la courte fenĂȘtre de temps pendant laquelle on a pu refaire des spectacles avec les mesures de distanciation et tous les spectateurs assis. J’ai eu deux concerts, l’un Ă  MontrĂ©al et l’autre Ă  QuĂ©bec, ce qui a Ă©tĂ© une chance inouĂŻe. D’ailleurs, quelques heures avant de monter sur scĂšne Ă  QuĂ©bec, le re-confinement a Ă©tĂ© annoncĂ©. J’y ai Ă©chappĂ© belle et j’ai Ă©tĂ© trĂšs chanceux de pouvoir faire ces deux concerts, que l’on a annoncĂ© que dix jours en amont des dates, en croisant les doigts pour que tous les billets se vendent. Au final, les deux concerts Ă©taient sold out. Mais j’en garde un sentiment bizarre, comme si ce n’était pas la vraie vie.

C’était donc dur d’y croire, mais ça a tout de mĂȘme donnĂ© deux bons concerts que je suis heureux d’avoir pu faire. C’était aussi la premiĂšre fois que je pouvais rĂ©ellement voir qui Ă©tait mon public. Sur Instagram ou Facebook, c’est dur de le savoir. Alors que voir ces gens, qui achetaient parfois mes disques Ă  la sortie du spectacle, j’attendais ça depuis longtemps. J’étais enfin trĂšs content de voir pour qui je faisais de la musique, finalement !

Dans les diverses interviews que j’ai pu consulter concernant ton premier album, j’ai lu que tu avais eu envie d’y faire ressortir toutes les influences que tu avais en toi depuis longtemps. Et cet album tire parfois vers le garage rock, lĂ©gĂšrement grunge, mais Ă©galement beaucoup vers la chanson Ă  texte. Comment tu te situes entre ces deux tendances ?

Je ne sais pas vraiment comment je me perçois, mais j’ai lu une fois un article qui parlait de moi en tant qu’ auteur-rock, et j’avais bien aimĂ©, ça avait comme flattĂ© mon Ă©go. (rires)

Quand je travaille, je ne sais pas trop oĂč je me situe, c’est comme si je faisais un casse-tĂȘte. J’écris façon scrap-book, j’ai beaucoup d’idĂ©es Ă©parpillĂ©es en tĂȘte. Le but c’est de les rassembler d’une maniĂšre donnant un rĂ©sultat assez concis, et ça c’est le cĂŽtĂ© pop de ma musique je dirais. Mais, j’imagine que le cĂŽtĂ© chanson Ă  texte dans ce que je fais est comme le rĂ©sultat de plusieurs annĂ©es de Serge Gainsbourg et de Gilles Vigneault dans mon I-Pod 


On a en effet pu lire que tu cites comme faisant partie des tes playlists autant Abba que des rĂ©fĂ©rences Ă  la chanson française telles que Jeanne Moreau 
 On ressent en effet beaucoup ce cĂŽtĂ© chanson dans ce que tu produis, construite autour de rĂ©fĂ©rences littĂ©raires notamment.

Je pense que j’essaye de faire un effort pour Ă©lever mes textes Ă  ce niveau-lĂ . Mais en réécoutant mon disque, je trouve qu’il est parfois mĂȘme trop rĂ©fĂ©rencĂ©. J’essaye de l’ĂȘtre moins en ce moment dans ce que j’écris. J’essaye de garder mon style, mon esthĂ©tique, mon espĂšce de “recherche” entre guillemets, mais d’ĂȘtre ensuite plus subtil. Alors que pour mon premier album, je voulais vraiment que tout ce que j’aime soit surlignĂ©. Il y a notamment une chanson qui parle d’un personnage de roman trĂšs connu au QuĂ©bec, BĂ©rĂ©nice Einberg. Je voulais que ça soit Ă©vident.

Si on pense Ă  n’importe quel auteur de chanson pop comme Gainsbourg par exemple, j’ai l’impression que plus sa carriĂšre avançait, moins il devenait rĂ©fĂ©rencĂ©. Il n’était plus aussi incarnĂ©. Il devenait vraiment lui sur la fin : Gainsbourg, voire Gainsbarre. J’essaye d’aller un peu plus vers cela quand j’écris actuellement.

© Erika Essertaize

Ce personnage de roman dont tu as nommĂ© un des tes morceaux, BĂ©rĂ©nice Einberg, vient du roman L’AvalĂ©e des AvalĂ©s de RĂ©jean Ducharme. C’est un roman trĂšs populaire au QuĂ©bec ?

Oui, je ne sais pas si tu connais le roman L’Attrape-Coeur, mais en l’occurrence RĂ©jean Ducharme est un peu comme le Salinger du QuĂ©bec. C’était un auteur trĂšs mystĂ©rieux, et tous ses romans sont cultes. Ça a Ă©tĂ© une icĂŽne de la contre-culture pendant un certain temps, il a aussi Ă©crit des paroles pour Robert Charlebois qui a Ă©tĂ© un grand de la chanson quĂ©bĂ©coise. Et son roman L’AvalĂ©e des AvalĂ©s est trĂšs fort, ce n’est pas mon prĂ©fĂ©rĂ© de lui mais son plus connu. Le personnage principal est assez irrĂ©sistible. On la dĂ©teste, mais en mĂȘme temps on est de son cĂŽtĂ©. On ne sait pas vraiment si c’est une hĂ©roĂŻne ou une anti-hĂ©roĂŻne, et c’est ça qui est intĂ©ressant je trouve.

La chanson que j’ai construite autour pour mon album fonctionne un peu comme de la fanfiction. Ce qui est trùs pop en soi, c’est juste que le sujet en est un roman.

Tu parlais de la mĂ©thode du scrap-book pour Ă©crire tes textes. L’écriture de tes chansons est donc un processus plutĂŽt trĂšs long pour toi, avec des influences qui mijotent dans ta tĂȘte et ressortent Ă  un moment donnĂ© ?

La matiĂšre premiĂšre de mes chansons me vient tout de mĂȘme relativement rapidement. Pour la chanson « Les amants de PompĂ©i », il y a des idĂ©es que j’ai eu rapidement. En l’occurrence, je savais que j’avais envie de parler de l’éruption du VĂ©suve, sur un thĂšme musical qui m’est venu il y a pas mal de temps, quand j’avais 19 ans, et qui est ressorti car je trouvais qu’il accompagnait bien l’espĂšce d’ambiance que je voulais crĂ©er pour ce morceau. Donc effectivement, la construction des chansons me prend souvent un certain temps, mais les idĂ©es me viennent assez rapidement. Je ne peux pas dire que c’est vraiment trĂšs long ou tortueux. Le plus difficile et long est surtout de rĂ©unir ensemble toutes mes idĂ©es, de maniĂšre cohĂ©rente.

En Ă©coutant ton album, j’ai eu la sensation d’écouter des chansons enregistrĂ©es de maniĂšre spontanĂ©e , et dans les conditions du live, qui font comme jaillir toutes les idĂ©es que tu avais en toi. J’ai vu que tu avais travaillĂ© avec le rĂ©alisateur Alexandre Martel qui a notamment eu l’occasion de travailler avec Hubert Lenoir, et on retrouve cette mĂȘme Ă©nergie dans ton album.

Le disque d’Hubert, DarlĂšne, rassemblait, je pense, plutĂŽt des genres de “performances” musicales, alors que dans mon cas ces performances Ă©taient plus simulĂ©es. Quoique, en y rĂ©flĂ©chissant je pense que pour lui aussi il y a eu des overdubs : des doublages et des ajouts d’instruments lors du mix. En tout cas, c’est personnellement comme cela que je fonctionne le mieux car c’est moi qui ait presque jouĂ© tous les instruments sur le disque. Cela dit, Alexandre et moi on ne tenait pas Ă  ce que ça sonne comme un one-man band mais plutĂŽt comme un groupe qui enregistre dans le sous-sol de ses parents. Je pense donc qu’on a rĂ©ussi sur le disque Ă  donner cette impression, en tout cas je suis trĂšs content que ça te plaise, ça veut dire qu’on a rĂ©ussi notre coup !

Oui, on ressent beaucoup cela dans tes morceaux, qui ont tous un passage plutĂŽt “chanson” et ensuite une sorte d’emballement brut un peu rock garage, grunge. C’est quelque chose de moins prĂ©sent en France dans la chanson.

C’est vrai que derriĂšre ce qu’on appelle la « french touch » en France, il y a souvent des productions plus lĂ©chĂ©es, comme trĂšs travaillĂ©es et trĂšs pop. Quand j’ai sorti mon disque, je pensais qu’il ressemblait aux productions quĂ©bĂ©coises d’il y a une quinzaine d’annĂ©es, un moment Ă  MontrĂ©al pendant lequel les disques sonnaient volontairement anti-pop. Ce qui me plaĂźt beaucoup car au final je pense que j’écris des chansons pop trĂšs formatĂ©es avec des couplets, un refrain etc 
 Mais comme mon son n’est pas non plus immĂ©diatement pop, cela crĂ©e un contraste qui m’a beaucoup plus pendant l’enregistrement.

J’ai pu lire que tu t’inspires beaucoup d’un sentiment dans l’écriture de tes chansons, Ă  savoir le sentiment bittersweet (sentiment doux-amer). Peux-tu nous en dire plus ?

J’ai rĂ©cemment dĂ©couvert que le mot saudade utilisĂ© au BrĂ©sil dĂ©signait un “sentiment mĂ©lancolique mĂȘlĂ© de rĂȘverie et d’un dĂ©sir de bonheur imprĂ©cis.” Cela rĂ©sume pas mal je trouve ce que j’essaye d’exprimer par le sentiment “doux-amer”, ou “aigre-doux”. C’est trĂšs difficile Ă  dĂ©crire, mais ce sentiment se retrouve dans toute la musique que j’aime, tous les films que j’aime, tous les livres que j’aime 
 Je pense que c’est un sentiment trĂšs propre Ă  la fiction mais aussi Ă  la vraie vie, ce qui fait qu’il est facile de m’en inspirer.

C’est aussi un sentiment tellement subjectif que j’ai l’impression qu’il y a un aspect gĂ©nĂ©rationnel. Je suis nĂ© en 1997, j’ai donc des souvenirs du monde d’avant internet, mais peu. Et avec internet, j’ai pu avoir accĂšs facilement Ă  d’autres dĂ©cennies plus anciennes que je n’ai pas connues. Ce qui a comme inĂ©vitablement créé ce sentiment de saudade pour moi. Inconsciemment dans ce disque, il y a des rĂ©fĂ©rences Ă  des choses que je n’ai jamais connues et que je ne connaĂźtrai jamais.

« Le rapport Ă  la fiction est trĂšs important pour moi. J’aimerais souvent ĂȘtre dedans, vivre ce genre d’histoires. »

Et donc tu éprouves un grand sentiment de nostalgie envers une époque révolue ?

Envers une Ă©poque qui n’a mĂȘme jamais existĂ© pour moi. Il y a tellement de films d’ados amĂ©ricains que je regardais petit, et je voulais avoir la vie des personnages, mais ça n’a jamais existĂ©. C’est ce sentiment presque sadique qui m’inspire peut-ĂȘtre 


La ville de PompĂ©i dont tu parles dans ta chanson a en tout cas bel et bien disparue, Ă  tel point qu’on se demande si elle a dĂ©jĂ  existĂ© 


Il y a un faux triangle amoureux dans cette chanson. C’est complĂštement fictif car je ne me suis jamais retrouvĂ© dans cette situation dans la vie. Mais c’était une situation tragicomique dont j’avais trĂšs envie de me servir pour Ă©crire une chanson.

Puisqu’on a abordĂ© un peu l’époque de ton enfance, le morceau “Club vidĂ©o” Ă©voque les films que tu empruntais quand tu Ă©tais enfant et qui t’ont nourri.

A Marieville, la ville d’oĂč je viens, j’ai toujours eu l’impression d’ĂȘtre 10 ans en arriĂšre. Et donc le club-vidĂ©o de la ville a longtemps tenu le coup, mĂȘme aprĂšs l’arrivĂ©e de Netflix. Je me souviens mĂȘme de l’époque oĂč il est passĂ© des VHS aux DVD. Tous les vendredis, ma famille et moi on essayait de s’entendre sur un film qu’on allait louer le soir mĂȘme. La chanson ne parle pas vraiment de cela en l’occurrence, mais c’est de lĂ  que je suis parti, ça en a Ă©tĂ© le tremplin.

En l’occurrence le rapport Ă  la fiction est important pour moi. J’aimerais souvent ĂȘtre dedans, vivre ce genre d’histoire, qui viendront peut-ĂȘtre un jour. Ces temps-ci, tout est un peu sur pause de toute façon. Les paroles de cette chanson traduisent aussi le sentiment d’ĂȘtre pris dans sa campagne et d’aspirer Ă  plus grand.

Tu as enregistré tous les instruments du disque, mais y-a-t-il eu des musiciens additionnels sur ton album ?

Oui, pour quelques chansons il y a eu mon ami Charles-Antoine Olivier qui a jouĂ© de la batterie, Francis Baumans qui a jouĂ© de la basse. Et Alexandre a dĂ» jouer des percussions comme le conga sur certaines chansons, qui ont contribuĂ© au remplissage sonore. On s’est aussi servi d’une coupe de vin sur une chanson.

Si mes chansons ont mis du temps Ă  s’écrire, l’enregistrement a Ă©tĂ© plutĂŽt expĂ©ditif. C’était comme la signature apportĂ©e par Alexandre, qui ne me laissait pas le temps de me remettre en question. DĂšs qu’on finissait une prise vocale, on la doublait et on passait Ă  la prochaine, ce qui m’a beaucoup aidĂ© car les nombreuses prises peuvent ĂȘtre matiĂšre Ă  nĂ©vrose (rires). Avec lui, tout est allĂ© trĂšs vite, on gardait les erreurs qu’on aimait, et au final cela a produit un bien meilleur album que si j’avais Ă©tĂ© seul. PremiĂšrement, car il ne serait pas encore sorti, je serais toujours en train de le travailler. Alexandre a donc Ă©tĂ© comme un coach.

« Beaucoup de choses inattendues se sont retrouvĂ©es sur le disque et ce sont ces Ă©lĂ©ments que je prĂ©fĂšre et qui me restent en tĂȘte au final. »

Tu es plutĂŽt trĂšs perfectionniste par rapport Ă  ta musique sinon ?

Oui, mais je crois que tous les musiciens sont comme ça. On ne termine pas un album, on l’abandonne. Mais ça a Ă©tĂ© une belle collaboration avec Alexandre, et je travaille avec lui en ce moment sur mes prochaines chansons.

J’ai pu lire que, aprĂšs avoir regroupĂ© toutes tes influences dans ton premier album, tu souhaitais aller dans une direction plus prĂ©cise sur le prochain ?

Comme Cantalou est mon premier disque, il fallait que toutes les influences que j’ai eu s’y retrouvent. Au final, cela le rend trĂšs hĂ©tĂ©roclite, ce que j’aime Ă©normĂ©ment, et je ne pense pas que cet aspect disparaĂźtra sur mes prochains disques. Mais je crois que mes influences vont se raffiner. Je pense que pendant la crĂ©ation de mon prochain disque, je comprendrai mieux quels sont mes tics d’écriture, de composition, et j’essaierai de plus en plus de les Ă©viter, car je n’ai pas envie de faire les mĂȘmes choses tout le temps. J’ai donc une meilleure idĂ©e de ce que je veux faire et de ce que je souhaite Ă©viter de reproduire.

Actuellement en studio pour la prĂ©-production, on essaye des choses qu’autrefois j’aurais vraiment dĂ©testĂ©. De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, les paroles et les atmosphĂšres sont plus joyeuses, et plus dansantes, ce que je n’aurais jamais pensĂ© faire. Mais j’aime re-tenter des choses que je ne pensais pas aimer pour en faire quelque chose de frais et d’agrĂ©able pour moi. Quand j’étais ado, je dĂ©testais par exemple les chansons sans fin, qui terminaient sur un fade out, ou encore les modulations comme les key changes. Maintenant, j’apprends davantage Ă  les utiliser de maniĂšre contre-intuitive, pour que ce soit surprenant et intĂ©ressant, et j’aime beaucoup ce que ça donne!

Tu souhaites quitter un peu tes facilités ?

Je ne pense pas ĂȘtre restĂ© dans ma zone de confort pour l’album Cantalou, car il y a beaucoup de choses inattendues qui se sont retrouvĂ©es sur le disque et ce sont ces Ă©lĂ©ments que je prĂ©fĂšre et qui me restent en tĂȘte au final.

Et puis de toute façon, comme ces nouvelles techniques de composition restent filtrĂ©es par ce que je suis, je ne pense pas qu’elles soient si contre-intuitives que ça pour moi.

Cette nouvelle phase de prĂ©-production doit ĂȘtre trĂšs excitante pour toi ?

Oui, et je n’en avais pas fait pour le premier disque. On avait fait deux journĂ©es en mini-groupe mais la prĂ©-prod que l’on rĂ©alise en ce moment est plus Ă©clatĂ©e et va donner un rĂ©sultat plus colorĂ© j’ai l’impression, ce qui est quelque chose qui me plaĂźt beaucoup. J’aurais horreur de rester sur place.

© Erika Essertaize

Quels sont pour toi les ingrĂ©dients essentiels d’une bonne chanson ?

D’un point de vue thĂ©orique, cela rassemble beaucoup d’Ă©lĂ©ments Ă©videmment. Et cela dĂ©pend aussi d’oĂč j’en suis dans mes mĂ©thodes d’écriture. En ce moment, j’ai plutĂŽt l’impression de savoir comment Ă©crire mes chansons, mais cela est trĂšs susceptible de changer en fonction de mon Ă©volution, comme n’importe quel autre musicien ou encore rĂ©alisateur de films par exemple.

Mais si tu me demande de me positionner aujourd’hui, je pense personnellement que pour qu’une bonne chanson existe, elle doit avoir une belle suite d’accords. C’est ce que je prĂ©fĂšre le plus dans la musique. Et puis, j’aime que les chansons aient quelques Ă©lĂ©ments surprenants, des changements inattendus. J’aime aussi Ă©crire en ce moment en rĂ©duisant l’espace entre mes vers, c’est-Ă -dire faire en sorte que ma voix ne s’arrĂȘte presque jamais. Ces temps-ci, mes textes viennent d’ailleurs aprĂšs ma musique, contrairement Ă  il y a un an ou deux oĂč j’écrivais des paroles sans musique. J’aime ensuite que la prosodie soit bonne, en accentuant les bonnes syllabes. Pour finir, ces derniers temps j’essaie de m’en tenir Ă  un couplet et deux refrains.

Merci beaucoup pour ton temps et tes réponses Thierry ! Pour finir cet entretien, comme toujours avec nous, tu peux nous citer une chanson francophone qui te plaßt et que tu as envie de partager.

La chanson que j’écoute beaucoup ces temps-ci, et je ne sais pas si c’est ringard en France, c’est “Quelqu’un de bien” d’Enzo Enzo. J’aimerais bien savoir quelle est la rĂ©putation de cette artiste en France, au QuĂ©bec elle n’est pas trĂšs connue. Sa chanson passait sur Radio Canada. On parlait justement de saudade tout Ă  l’heure, et quand j’ai entendu le refrain 
 C’est une chanson trĂšs habile, Ă©mouvante sans tenir Ă  l’ĂȘtre, avec un arrangement “jazz cocktail”. Les accords sont vraiment supers, la mĂ©lodie aussi, tout est trĂšs habile. J’adore cette chanson et je la respecte beaucoup.


Thierry Larose x Cantalou x paru le 12 mars 2021 (Bravo musique)

Les pistes de l’album :

  1. Club vidéo
  2. Cantalou
  3. Les amants de Pompéi
  4. Chanson pour Bérénice Einberg
  5. L’Ăźle Ă  vingt-cinq sous
  6. BĂ©rĂ©nice – reprise
  7. De la perspective d’un vieil homme
  8. Prix de Rome
  9. Rachel
  10. Les éléphants

https://thierrylarose.bandcamp.com/album/cantalou

https://www.instagram.com/thierryestsurleweb/?hl=fr

https://www.facebook.com/allotiri

Propos recueillis par Simdo

Remerciements Ă  Alexandra Nadeau et Yan Bienvenue

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