đ„ Since Charles « Il faut chercher ce moment oĂč le morceau apparaĂźt comme une Ă©vidence. »
Dans son premier EP Sans raison, Since Charles nous dĂ©livre 5 amours de maĂźtrise sonore et de dĂ©licatesse addictive en se frayant sereinement un chemin dans la chanson comme on lĂ©viterait au beau milieu d’une foule en transe par une douce soirĂ©e d’Ă©tĂ©. C’est que son projet puise en effet, par rĂ©miniscences, dans la house, celle de l’effervescence des nuits londoniennes et d’un soleil mĂ©diterranĂ©en perlant Ă mĂȘme les boucles de synthĂ© et de guitare. Il se produit alors, le long des 5 pistes de l’EP, une salutaire accalmie musicale qui sait Ă©galement laisser jaillir de belles nuances ombrageuses en transparence, pour peu qu’on y tende une oreille mĂ©ditative.
Piste 1 a voulu en savoir plus sur ces piĂšces pop Ă l’Ă©vidente beautĂ©, musicale et visuelle (les images accompagnant cet EP sont de la vidĂ©aste et photographe Flora Marcia), qui occuperont sans aucun doute une place de choix dans nos ardentes journĂ©es ensoleillĂ©es.
Rencontre avec leur crĂ©ateur, connu jusque ici pour avoir opĂ©rĂ© sous son « alter-ego DJ » Akzidance.
Piste 1 : Hello Since Charles, câest un plaisir de pouvoir parler avec toi de ton premier EP Sans raison qui est sorti vendredi dernier et que nous avons adorĂ© chez Piste 1.
Dans cette lourde atmosphÚre actuelle, cet EP a été pour nous une bulle de légÚreté, avec des chansons pop élégantes et trÚs lumineuses. Quelles ont été les conditions dans lesquelles tu les as enregistrées ?
Tout a Ă©tĂ© enregistrĂ© depuis mon appartement Ă Marseille. Jâavais certains de mes morceaux dans la tĂȘte depuis un petit moment et jâai rĂ©ussi Ă les figer lâannĂ©e derniĂšre au dĂ©but du premier confinement. Jâai donc tout fait donc mon appartement qui est un endroit assez lumineux. Cela a sĂ»rement jouĂ© dans le fait que tous les morceaux de lâEP, mĂȘme sâils ont parfois un fond plutĂŽt lourd, sont habillĂ©s de maniĂšre lĂ©gĂšre et pop. Je pense que ça se ressent aussi dans mon Ă©criture assez minimaliste et simple et qui met la lumiĂšre sur le cĂŽtĂ© plutĂŽt positif des Ă©vĂ©nements que jâai pu vivre.
Plusieurs titres de ton EP Ă©voquent en effet des sujets et des souvenirs que lâon imagine plutĂŽt durs, dâune maniĂšre assez gĂ©nĂ©rationnelle dâailleurs. Je pense Ă ton titre âTelstarâ : âouais on vit comme si demain Ă©tait hier, sans avoir un sou, on sâembrasse, on veut tuer nos pĂšres, retrouver le goĂ»t.â Dans ce morceau on ressent cette tension entre un cĂŽtĂ© trĂšs sombre et un cĂŽtĂ© trĂšs lĂ©ger, celui dâoublier le mal ĂȘtre en faisant la fĂȘte.
CarrĂ©ment. Câest un morceau qui parle vraiment de lâĂ©mancipation dans la nuit, dans ce milieu de la nuit, et par la fĂȘte, par la musique, par la danse. Je pars en fait dâun Ă©tat de conscience assez aigu, qui est celui de notre situation par rapport Ă la gĂ©nĂ©ration prĂ©cĂ©dente. Comment sâĂ©manciper de cela ? Comment sâĂ©lever Ă travers la musique, Ă travers la nuit ? Tout en ayant conscience aussi que la nuit peut avoir des dĂ©rives.
Tu as vĂ©cu une partie de ta vie Ă Londres. Ăa tâa marquĂ© je crois ?
Tout Ă fait, jâĂ©tais Ă lâĂ©poque en stage Ă lâInstitut Français de Londres. Ce nâest pas ce stage qui a Ă©tĂ© dĂ©terminant en l’occurrence dans ma vie, mais plutĂŽt la ville, la dĂ©couverte de la culture Ă©lectronique et de la culture club anglaise et londonienne. A lâĂ©poque jâavais plus une Ă©ducation musicale provenant du rock. JâapprĂ©ciais dĂ©jĂ beaucoup la musique Ă©lectronique mais je ne lâavais pas encore vĂ©cue, alors que dâaprĂšs moi câest vraiment une musique qui se vit, qui se vit dans les clubs, et quâil faut ressentir. Jâai donc pu la dĂ©couvrir vraiment Ă Londres.
Ăa a Ă©tĂ© un moment trĂšs important pour moi car jâai Ă©galement pu y rencontrer beaucoup de personnes qui sont devenus des amis proches. Des personnes avec lesquelles, une fois rentrĂ© en France, jâai pu monter des projets, des collectifs. On sâest mis nous-mĂȘme Ă organiser des soirĂ©es.
Londres mâa beaucoup influencĂ©. A mon retour en France, je me suis dit quâil fallait impĂ©rativement que je mâachĂšte des platines et que jâapprenne Ă mixer. Câest ce que jâai fait petit Ă petit et câest Ă Marseille que jâai vraiment concrĂ©tisĂ© cette pratique.

Tu as toujours un projet Ă©lectro sous le nom dâAkzidance ?
Oui, et câest mon pseudonyme DJ disons. Câest un alias que je compte conserver aujourdâhui et qui me donne une grande libertĂ© car sous Akzidance je peux faire des prods beaucoup plus Ă©lectroniques mais qui sont aussi trĂšs influencĂ©es par la musique nord-africaine, africaine, la musique brĂ©silienne ⊠Le collectif, du nom de Sidi & Co, dont je te parlais Ă lâinstant et quâon avait montĂ© Ă lâĂ©poque Ă©tait trĂšs ouvert sur ce genre de musiques et mettait en avant des artistes actuels venant de ces pays. Ce sont des artistes qui mĂ©langent tout leur background de musique traditionnelle avec des musiques plus actuelles et Ă©lectroniques.
Tu peux nous en dire plus sur ces artistes ?
A lâĂ©poque, on a beaucoup mis la lumiĂšre sur des artistes qui venaient dâAlgĂ©rie, du Maroc ou de Turquie comme Ahmet Aslan, Paloma Colombe, Glitter, Tropikal Camel ⊠Tous les artistes du collectif Arabstazy Ă©galement, qui est un collectif trĂšs chouette composĂ© de beaucoup dâartistes dont la plupart vivent aujourdâhui en Europe et qui entretiennent toujours beaucoup dâĂ©changes avec les artistes qui vivent encore dans leur pays dâorigine, en sortant leurs disques ou en allant jouer avec eux lĂ -bas âŠ
De mon cĂŽtĂ©, je continue encore Ă mixer sous Akzidance mais je mâoriente vers une musique un peu plus rythmĂ©e, percussive et vĂ©nĂšre, et jâaime donc beaucoup ce qui se fait en Afrique du sud autour du Gum notamment. Câest un style musical nĂ© dans les townships de Durban, un mĂ©lange entre une musique traditionnelle sud-africaine et une techno assez dure avec beaucoup de kicks. En Ouganda, il y aussi le groupe Kokoko! qui me plait beaucoup, que je connais bien car mon tourneur Limitrophe les faisait Ă©galement tourner et jâai donc pu les rencontrer Ă plusieurs reprises.
Dans mon projet Since Charles, ce ne sont pas encore des influences que jâai pu intĂ©grer, mais je ne lâexclus pas pour lâavenir, qui sait âŠ
En tout cas, tu cites la black music nord-amĂ©ricaine comme ayant fait partie des influences du projet. Quâest ce qui te plaĂźt dans cette musique ?
En fait, pour rĂ©sumer, je dirais que de maniĂšre gĂ©nĂ©rale mes influences sur le projet sont trĂšs liĂ©es Ă cette black music. Je pense que dans mon Ă©ducation musicale, jâai dâabord dĂ©couvert le rock, puis le blues. Ensuite, câest un peu comme si jâavais remontĂ© le fil des transitions entre ces styles musicaux.
Jâai commencĂ© Ă m’intĂ©resser au blues de Muddy Waters par exemple, puis je suis passĂ© au soul, au funk, au disco, qui ont dĂ©bouchĂ© sur la house que jâai dĂ©couverte Ă Londres. Et câest donc cette filiation que jâai suivie, mĂȘme si jâen suis plutĂŽt restĂ© ensuite au cĂŽtĂ© house de Chicago que techno de Detroit.
« Ces moments oĂč des top lines apparaissent sont trĂšs importants, je pense que ça peut faire la diffĂ©rence. Et c’est aussi vrai pour une mĂ©lodie ou un beat. »
Quand on Ă©coute tes chansons Ă©crites sous Since Charles, on a lâimpression dâune grande limpiditĂ©, dâune musique qui avance sereinement. Sans raison est pourtant ton premier essai dans la chanson. Quelles ont Ă©tĂ© les diffĂ©rentes Ă©tapes qui tâont fait passer, pour ce projet, du rĂŽle de DJ Ă celui de chanteur Ă textes ?
Il y a eu une premiĂšre phase de production oĂč mes morceaux ressemblaient dâabord Ă des prods de musique Ă©lectro. Et puis, jâai créé un premier morceau avec des paroles, que jâai fait Ă©couter Ă mon entourage, et Ă©galement Ă lâartiste Fred NevchĂ© qui fait Ă©galement partie de mon label IN/EX. On en est arrivĂ©s Ă considĂ©rer que lâidentitĂ© de mon projet se dĂ©finissait davantage dans lâĂ©criture, la voix, le texte.
Ensuite, il y a eu ce moment oĂč jâavais pas mal de musique et dâinstrus dâun cĂŽtĂ©, et de lâautre beaucoup de textes que jâavais commencĂ© Ă Ă©crire et que jâavais sur un immense fichier dâordi. Avec Fred, on a beaucoup puisĂ© lĂ -dedans pour en faire Ă©merger des parties intĂ©ressantes. Il y a aussi eu ce jour oĂč il mâa un peu montrĂ© lâexemple, en surlignant des phrases de mon textes quâils trouvaient intĂ©ressantes, et en me faisant jouer les morceaux en parlant, chantant par-dessus. Ăa a Ă©tĂ© comme un dĂ©clic pour moi. Beaucoup de chansons de cet EP sont donc issues directement de ce document, dans lequel jâai puisĂ©, taillĂ©, retaillĂ©, modifiĂ©, changĂ© ⊠Ăa s’est fait comme ça.
Un des premiers morceaux Ă sâĂȘtre figĂ© en français est âSans raisonâ qui Ă la base Ă©tait Ă©crit en anglais. Je voulais dâabord absolument garder sa mĂ©lodie vocale. Et puis, Ă un moment donnĂ©, jâai rĂ©ussi Ă repartir de zĂ©ro, tout en conservant la thĂ©matique. Tout cela sâest fait naturellement. Je me souviens ĂȘtre sur mon vĂ©lo, et avoir les premiĂšres phrases qui me viennent ⊠âĂa fait longtemps je le sais, tu nages Ă reculonsâ, je me souviens prĂ©cisĂ©ment du moment oĂč cette phrase mâest venue (rires).
Et quand tu as une phrase qui te vient comme ça, tu la figes tout de suite jâimagine ?
Oui, ici en l’occurrence je suis rentrĂ© pour lâenregistrer. Je le fais aussi directement sur mon tĂ©lĂ©phone souvent. Ces moments oĂč des petite top lines comme cela apparaissent sont trĂšs importants, je pense que ça peut faire la diffĂ©rence, et câest aussi vrai pour une mĂ©lodie ou pour un beat. Parfois je me retrouve Ă enregistrer des beats directement avec mon tĂ©lĂ©phone.
Et tout cela peut se produire Ă nâimporte quel moment jâimagine ?
Câest ça, et câest assez prĂ©cieux. Il faut arriver Ă enregistrer ce qui provient de ces moments-lĂ , et ensuite Ă pousser ces idĂ©es. Il faut aussi rĂ©ussir Ă comprendre pourquoi ces idĂ©es sont venues Ă tel instant. En ce moment je suis vraiment content car jâai pas mal de nouveaux morceaux qui Ă©mergent de cette maniĂšre assez simple, avec des nouvelles mĂ©lodies vocales assez fortes.
« Passer d’une salle de musiques actuelles Ă un club : c’est un lien que j’aimerais faire de maniĂšre subtile lors de mes concerts. »

Ce que jâapprĂ©cie en effet dans tes morceaux, ce sont leur Ă©vidence. Ăa ne doit pas masquer Ă©videmment tout le travail rĂ©alisĂ© en amont, mais je trouve que ta musique sâexprime de maniĂšre trĂšs Ă©vidente.
Je pense que ce penchant pour un certain minimalisme et pour ces pop songs oĂč il faut trouver une structure pop qui sert le propos provient de mes influences britanniques.
Mais parfois, tout cela nâarrive pas de façon aussi spontanĂ©e et il faut donc chercher ce moment oĂč le morceau apparaĂźt comme une Ă©vidence, comme tu dis. Ce processus est indĂ©finissable et indescriptible. Il faut essayer et rĂ©-essayer jusquâĂ pouvoir se dire : âcâest bon, câest lĂ . Ce morceau sera comme ça et il commencera comme ça.â
Ce qui est chouette avec le live, câest que je peux ensuite dĂ©truire tout cela, dĂ©construire le puzzle, tout changer. Jâessaie de la faire de plus en plus lors de mes rĂ©sidences (NDLR : Since Charles se trouvait justement en rĂ©sidence prĂšs de Marseille au moment de notre interview). A chaque rĂ©sidence, jâessaie de monter un live diffĂ©rent, concernant l’enchaĂźnement des morceaux ou la maniĂšre dont les morceaux Ă©voluent. Câest vraiment chouette parce que je redĂ©couvre ces morceaux et il y en a qui partent sur des trajectoires totalement diffĂ©rentes. Par exemple, sur le morceau âDouceurEâ, on est carrĂ©ment sur de la house Ă la fin, et câest comme si on passait dâune salle de musiques actuelles Ă un club. Et câest un lien que jâaimerais faire de maniĂšre subtile lors de mes concerts.
MĂȘme sur sa version studio, le morceau « DouceurE, » trĂšs instrumental et qui sâĂ©tire sur presque 6 minutes, est peut-ĂȘtre celui oĂč lâon perçoit le plus tes affinitĂ©s avec l’Ă©lectro et les clubs.
Câest un morceau qui est arrivĂ© plus tard dans mes compositions. Je lâavais fait de maniĂšre spontanĂ©e, chez moi Ă Marseille, parce que jâavais bien aimĂ© un son de synthĂ©. CâĂ©tait donc parti comme ça et quand je lâai composĂ©, je me suis retrouvĂ© dans ce genre de moment oĂč une phrase dâaccroche arrive aprĂšs avoir enregistrĂ© la basse, la batterie : « je sens monter en moi cette douceur ». Je me rappelle notamment en avoir discutĂ© avec une pote qui Ă©tait passĂ©e chez moi cet aprĂšs-midi lĂ , qui a beaucoup aimĂ© ce que jâavais fait le matin, et qui mâa incitĂ© Ă pousser ce morceau.
Je lâai donc gardĂ©, je me suis remis dessus. Et le lendemain, ou quelques jours aprĂšs, jâavais tous les Ă©lĂ©ments qui le composent, sans sa structure, et je me souviens avoir kiffĂ© ĂȘtre coincĂ© dans cette boucle, avec cette basse en contretemps, la drum mĂ©tronomique et sans variation, les grattes et les arpĂ©giateurs qui sâajoutaient petit Ă petit ⊠Dâailleurs jâaime bien utiliser la guitare comme jâutilise un arpĂ©giateur sur un synthĂ©, avec des boucles, ce qui ajoute quelque chose en termes de rythmique et de mĂ©lodie.
Les paroles complĂštes du morceau sont arrivĂ©es dans un second temps. Jâavais envie de parler encore une fois du milieu de la nuit, mais plus dans un cadre amical ou privĂ©. De ce moment oĂč tu es dans une fĂȘte en appartement, oĂč tu prends un peu de recul, tu regardes autour de toi tous ces gens qui tâentourent, toutes ces choses ouf qui sont en train de se passer. Et tu sens envahi par ce tout. Tu as lâimpression dâen faire partie et dâĂȘtre un peu dĂ©passĂ© par lui.
« J’aime le jeu qui ressort des relations d’amour numĂ©rique, la rĂ©partie qui en dĂ©coule et que j’aime bien cultiver. J’essaie de la retranscrire dans mes morceaux. »
La notion dâamour numĂ©rique est abordĂ©e dans le titre âPense Ă moiâ, amour numĂ©rique auquel aujourdâhui toute la jeunesse est habituĂ©e, dâautant plus en cette pĂ©riode de restriction des contacts physiques. Tu y crois toi, Ă ce genre dâamour ?
Pour moi, câest quelque chose dâassez beau, câest une relation Ă©pistolaire moderne, et de tout ça peuvent naĂźtre des sentiments hyper forts. Je nâaime pas faire des hiĂ©rarchies entre les diffĂ©rentes formes dâamour. Ce morceau je lâai Ă©crit pour dĂ©crire une histoire qui a Ă©tĂ© forte pour moi. Et dâailleurs, il est un peu ironique, parce quâil parle aussi de cette dĂ©pendance Ă cet amour numĂ©rique, instantanĂ©, oĂč on doit rĂ©pondre du tac au tac dans les Ă©changes ⊠Il parle de lâurgence de ce genre de relation. Et dâailleurs avec toutes les applications actuelles comme Tinder, ces relations digitales sont consumĂ©es de façon hyper rapide et urgente, et ce nâest pas pour autant quâelles ne sont pas importantes ou quâelles ne sont pas belles.
Jâaime aussi le jeu qui ressort de ce genre de relations, la rĂ©partie qui en dĂ©coule et que jâaime bien cultiver. Jâessaie de la retranscrire dans mes morceaux. Les Ă©changes vont vite, il faut avoir cette rĂ©partie instantanĂ©e, et câest un jeu qui me fait vraiment kiffer.
Quels sont pour toi les Ă©lĂ©ments essentiels dâune chanson ? A partir de quand tu penses quâune chanson est prĂȘte Ă ĂȘtre dĂ©fendue ?
Pour moi, une bonne chanson doit tenir en piano-voix ou en guitare-voix, c’est-Ă dire dans sa forme la plus minimaliste. AprĂšs, je me rends compte au fur et Ă mesure de ma composition et de mon Ă©criture, quâon peut arriver Ă ce stade de minimalisme quâaprĂšs avoir tout calĂ© avant. Par exemple, jâessaye actuellement de faire en sorte dâarriver Ă des premiĂšres versions de mes nouveaux morceaux qui soient assez bonnes pour que je puisse les jouer sur scĂšne de maniĂšre minimaliste. Pour que je puisse mâen nourrir par la suite, afin de voir de quelle maniĂšre la scĂšne va jouer sur la maniĂšre dont je vais ressentir ces nouveaux morceaux.
Jâai par exemple composĂ© de nouveau morceaux oĂč jâai les refrains et pas encore les couplets, et jâattends de voir comment ils vont Ă©voluer au fur et Ă mesure. Pour ces morceaux, jâessaye de me fixer des deadlines courtes en me disant âje joue demain soir, il faut que jâaie une version qui soit assez solide pour pouvoir les jouer.â
Lâurgence peut parfois dĂ©bloquer tes chansons ?
Oui, toute forme de contrainte peut ĂȘtre bĂ©nĂ©fique dans la crĂ©ation artistique. La premiĂšre contrainte ayant Ă©tĂ© pour moi de faire des morceaux tout seul dans mon appartement. Ma nouvelle contrainte serait donc de continuer Ă faire des morceaux en sortant de cet appartement, de ce cadre-lĂ .
Merci pour toutes tes rĂ©ponses et on a hĂąte de te dĂ©couvrir sur scĂšne ! Pour finir, tu as le champ libre pour nous parler dâune chanson francophone de ton choix.
Je choisis âEt si je mâen avais toiâ dâEtienne Daho en duo avec Françoise Hardy. Jâai dĂ©jĂ envie de faire un choix paritaire. Puis, ce sont deux artistes que jâaime beaucoup, et jâaime toute lâironie quâil peut y avoir dans cette chanson. Jâai dâailleurs une petite prĂ©fĂ©rence pour la version originale de Françoise Hardy, qui est assez incroyable.
Since Charles x Sans raison x paru le 23 avril 2021 (Internexterne)
Les pistes de l’EP :
- Sans raison
- Telstar
- DouceurE
- 23h24
- Pense Ă moi
https://www.facebook.com/since.charles.fr/
https://www.instagram.com/since.charles/?hl=fr
https://alterk.lnk.to/sans-raison
Propos recueillis par Simdo
Remerciements à Céline Kleinknecht
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